Le glaucome est une maladie de l’œil responsable de lésions du nerf optique. Ces lésions peuvent entrainer une déficience visuelle, voire une cécité. Le glaucome est caractérisé par un champ visuel réduit, c’est-à-dire une perte de la vision périphérique. Cette affection est la deuxième cause de cécité en France, après la DMLA (Dégénérescence Maculaire Liée à l’Âge).
Le glaucome est soumis à des études depuis maintenant plusieurs années, afin d’en découvrir les causes et surtout d’essayer d’y apporter un remède, capable de soigner la maladie. Jusqu’à présent, il était possible de traiter les symptômes grâce à du collyre, mais les chercheurs s’attaquent maintenant aux causes.
Des spécialistes de l’Inserm, à l’Institut de la vision, s’intéressent à une toute petite zone de l’œil : le trabéculum. Le trabéculum est un tissu composé de fibres enchevêtrées. Il filtre le liquide oculaire (autrement dit l’humeur aqueuse) qui protège le christallin et la cornée. Ce liquide a un rôle essentiel, puisque s’il est altéré, il ne peut s’écouler convenablement, augmentant la pression intraoculaire. C’est cette pression qui entraîne le glaucome à angle ouvert (le plus courant en France puisqu’il représente 90% des cas).
Le CXR3, cause du problème ?
Les chercheurs essaient donc de réduire cette pression oculaire, afin de maintenir une vision non altérée. Pour en comprendre la source, une équipe s’est concentrée sur des molécules abondantes dans le trabéculum des malades, qui rendent cette zone inflammable, et donc qui empêchent de la rendre optimale. Ces molécules sont appelées les chimiokines. C’est ainsi que l’équipe de chercheurs a identifié le CXR3, récepteur des chimiokines, et s’est demandé quel rôle celui-ci pouvait-il avoir dans la dégénérescence du trabéculum.
Leur première expérience fut celle de rendre ce récepteur (le CXR3) inactif sur des rats, afin d’observer l’impact sur la vue. Les résultats se sont avérés concluants, car la pression oculaire des rats traités a très distinctement diminué !
« Nous avons ainsi démontré que la fonction de filtrage du trabéculum pouvait être restaurée, ce qui a protégé la vision des rongeurs pendant plusieurs mois », détaille le Dr Alxandre Denoyer, le chef d’orchestre de l’équipe de chercheurs.
Le Docteur Denoyer a pour objectif (peut être cette année ?) de vérifier cette hypothèse chez l’homme. Et si un anti-CXR3 voyait le jour, il serait le moyen de prévenir les glaucomes !
Pour en savoir plus : http://www.sciencesetavenir.fr/sante/20141212.OBS7710/comment-la-lutte-contre-le-glaucome-progresse.html