En France, le taux de chômage des personnes en situation de handicap reste alarmant : 12 %, contre 7,5 % pour l’ensemble de la population active. Plus de 487 000 personnes handicapées sont aujourd’hui inscrites à France Travail, avec une progression de +6,6 % en un an. Et ce chiffre cache une autre réalité encore plus inquiétante : 55 % d’entre elles sont en situation de chômage de longue durée.
Si la reconnaissance administrative du handicap a fait des progrès (4,3 % des travailleurs en 2023 contre 2,1 % en 2002), les personnes atteintes d’un handicap visuel restent parmi les plus éloignées de l’emploi. Près de 70 % des personnes malvoyantes sont sans emploi.
Et pourtant, derrière ces chiffres se trouvent des talents, des personnes compétentes et motivées, freinées non par leur handicap, mais par le regard des autres, le manque d’accessibilité, et des freins systémiques.
Handicap visuel et emploi : les freins restent nombreux
Malgré les efforts engagés, plusieurs obstacles persistent :
1. Les préjugés encore tenaces
Beaucoup d’employeurs craignent que l’embauche d’une personne malvoyante implique des coûts ou des aménagements lourds. En réalité, de nombreuses aides financières existent (Agefiph, FIPHFP), ainsi que des solutions techniques performantes et accessibles (plages braille, lecteurs d’écran, logiciels de grossissement, loupes électroniques, etc.).
2. Un manque de sensibilisation en entreprise
Peu de structures ont formé leurs équipes aux questions du handicap. Résultat : une méconnaissance des besoins spécifiques, et une peur de « mal faire » qui conduit à… ne rien faire.
3. Des outils de travail souvent inaccessibles
Beaucoup de logiciels métiers ne sont pas compatibles avec les technologies d’assistance. Or, un poste de travail mal adapté peut rendre un emploi impossible, même pour une personne très qualifiée.
4. Des démarches administratives complexes
La reconnaissance RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé) reste un parcours semé d’embûches. Par ailleurs, beaucoup de personnes malvoyantes ne la demandent pas, par peur de la stigmatisation.
Une inclusion encore trop timide
Oui, les choses avancent. Mais à petits pas. En entreprise, on confond encore souvent inclusion et intégration. L’inclusion, c’est adapter l’environnement de travail pour que chacun puisse y trouver sa place, sans devoir se suradapter.
« Le but n’est pas de demander à un poisson de grimper à un arbre. Identifiez ses compétences, ses motivations profondes, et donnez-lui sa chance. Si ça matche, il vous le rendra au centuple. »
— Un témoignage vécu, partagé par l’équipe CFLOU.
Chez CFLOU, nous agissons pour un monde du travail plus inclusif
Depuis notre création, l’accessibilité est au cœur de notre mission. Nous accompagnons les personnes malvoyantes dans leur quotidien, mais aussi dans leur parcours vers l’emploi :
- En proposant des aides visuelles modernes et faciles à prendre en main.
- En informant les professionnels RH, ergonomes, médecins du travail et référents handicap.
- En partageant des conseils pratiques pour aménager les postes de travail.
Et surtout, en changeant le regard sur le handicap visuel.
Comment agir concrètement ?
Voici 4 leviers d’action pour faire avancer l’inclusion des personnes malvoyantes dans l’emploi :
- Sensibilisez vos équipes au handicap : mieux comprendre, c’est mieux accueillir.
- Formez vos collaborateurs clés (référents handicap, responsables RH, encadrants).
- Rendez vos outils accessibles : logiciels, supports de formation, communication interne.
- Recrutez autrement : évaluez les compétences, non les limites visuelles.
Le handicap visuel ne doit plus être un frein à l’emploi
Aujourd’hui encore, trop de personnes malvoyantes sont invisibles dans le monde du travail. Non pas par manque de talent, mais parce que notre société n’a pas encore su créer les conditions de leur pleine participation.