Malvoyant qui demande des aides financières

Quelles sont les meilleures aides financières pour malvoyants ?

Les aides financières pour malvoyants représentent un budget important. C’est pourquoi il est souvent indispensable de faire appel à des […]

Les aides financières pour malvoyants représentent un budget important. C’est pourquoi il est souvent indispensable de faire appel à des aides financières pour acquérir le matériel de basse vision requis (loupes, loupes électroniques, télé-agrandisseurs, logiciels d’agrandissement, etc.).

On le sait, ce matériel est nécessaire au malvoyant pour retrouver des activités souvent arrêtées. On n’est donc pas dans le confort, mais bien dans la nécessité d’acquérir ces aides techniques visuelles. Et pourtant, toutes les aides existantes ne suffisent parfois pas à financer la totalité des besoins. De plus, il n’y a pas que les aides techniques. Il peut parfois s’avérer nécessaire de recourir à des aides humaines pour les actes essentiels ou la surveillance.

Se posent alors de nombreuses questions : Quels sont les organismes pouvant accorder des aides financières si l’on est malvoyant ? Quel est le périmètre de prise en charge ? Quelles sont les conditions pour une  prise en charge ? Faut-il être déclaré officiellement handicapé visuel ? Quelles aides techniques sont prises en charge ? A qui faire appel pour nous aider à réaliser le dossier de prise en charge ? Quels sont les délais de remboursement du matériel ? Etc.

C’est à toutes ces questions que nous allons tenter de répondre ici, afin de faire la lumière sur la nébulosité des aides financières pour malvoyants.

Les types d’aides financières pour malvoyants existants

Un malvoyant peut bénéficier de plusieurs types d’aides : aide financière à l’acquisition de matériel ou logiciel de basse vision, aide à la formation informatique, aide humaine pour les actes essentiels ou la surveillance à domicile, aide aux déplacements, aide à l’apprentissage de son environnement, accès aux loisirs, accès à l’organisation de la vie quotidienne, accès au logement, accès aux alternatives à la vie à domicile, accès aux procédures juridiques etc.

La prise en charge des organismes est très disparate en fonction des aides. Par exemple, la formation du malvoyant est difficile voir impossible à faire prendre en charge selon les départements. Il en est de même pour l’aide aux déplacements et à l’apprentissage de son environnement, qui sont majoritairement réalisés par des associations de malvoyants et non-voyants. Ces associations font un magnifique travail en comblant souvent des besoins que personne d’autre ne propose aux malvoyants et non-voyants. Elles proposent par exemple des loisirs pour malvoyants ou des formations informatiques.

La prise en charge dépendra de votre âge

L’âge est le premier critère déterminant pour savoir à quelle porte frapper. On peut distinguer quatre catégories d’âge pour la prise en charge d’un malvoyant :

  • Les jeunes de moins de 16 ans peuvent bénéficier de l’Allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH).
  • Les jeunes âgés de 16 à 20 ans peuvent faire valoir leurs droits auprès de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées). Les lycéens et étudiants dans le secteur public peuvent aussi obtenir des financements auprès des Services sociaux de santé scolaire et action sociale des universités.
  • Les moins de 60 ans peuvent faire valoir leurs droits auprès de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées). A noter que les salariés (et pour certaines entreprises les retraités) peuvent obtenir des aides à l’aménagement du poste de travail et au maintien dans l’emploi auprès des Services Sociaux d’entreprises ou Inter-Entreprise. Pour cela, il faut se rapprocher du service des ressources humaines ou de la médecine du travail. Les aides sont généralement octroyées par l’AGEFIHP (pour le secteur privé), le Fiphfp (pour le secteur public) ou éventuellement par le comité d’entreprise.
  • Les plus de 60 ans sont éligibles aux aides de la MDPH mais ces aides sont fonction des revenus, à moins que la situation de handicap ait déjà été reconnue avant l’âge de 60 ans. Cette exception est limitée toutefois à l’âge de 75 ans.
    Pour les aides à domicile et aux loisirs
    , il convient de faire appel au CCAS (Centre Communal d’Action Sociale) et au CLIC (Centres Locaux d’Information et de Coordination en Gérontologie), en contactant la mairie du lieu de résidence. Leur prise en charge est sous condition de ressources.
    Pour les aides techniques et matériels de basse vision et l’aide au maintien à domicile
    , il convient de contacter les mutuelles, les caisses de prévoyances, les caisses de retraites et, pour les pertes d’autonomie importantes, le Service Social de l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) via le conseil Général.

La MDPH, le guichet unique pour les handicapés visuels

La MDPH, Maison Départementale des Personnes Handicapées, est un guichet unique pour les personnes handicapées. Sa mission est d’informer, orienter et accompagner les personnes handicapées. Faisant partie du Conseil Régional, elle est le point d’entrée de tous les organismes de protection sociale (CAF, Caisse d’allocation Maladie) et des services de l’Etat.

C’est la MDPH qui va reconnaître ou non les droits d’une personne ayant une déficience visuelle lors d’une commission unique. Cette Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) décide de l’orientation des personnes handicapées (enfant ou adulte) et de l’attribution des aides et prestations (carte d’invalidité, de stationnement, de priorité, de travailleur handicapé) et particulièrement de la prestation de compensation du handicap (PCH) (pour le financement des aides techniques) versée par le Conseil général.

Comment faire valoir ses droits ?

Pour faire valoir ses droits lorsque l’on est en situation de handicap, ou faire un renouvellement, il faut remplir un formulaire unique (CERFA 13788*01). Il est nécessaire de joindre à ce formulaire un certificat médical ainsi qu’un formulaire de bilan ophtalmologique. L’évaluation des besoins, la constitution du dossier technique, et donc le choix des aides techniques doit être obligatoirement réalisé par un ergothérapeute. La plupart des ergothérapeutes travaillent dans des  Centres d’Information et de Conseil sur les Aides Techniques (CICAT) ainsi que dans des Maisons Départementale des Personnes Handicapées (MDPH).

Suite à cela, la demande sera étudiée par la commission (CDAPH) de la MDPH.

C’est l’obtention d’une PCH (prestation de compensation du handicap) qui permettra de financer partiellement ou totalement l’achat de matériel de basse vision.

Les difficultés que l’on peut rencontrer

Il est juste dommage (et injuste) que certaines pathologies comme la vision tubulaire ne soient parfois pas reconnues. Pour mieux connaître la malvoyance et ses symptômes, nous vous invitons à consulter notre article dédié à la malvoyance. 

Les montants remboursés

Les aides financières pour malvoyants sont limités et l’enveloppe obtenue ne permet parfois pas de couvrir l’ensemble des besoins. Le montant des remboursements est fonction de barèmes pour les moins de 60 ans, et en fonction de l’argumentaire de l’ergothérapeute et des revenus pour les plus de 60 ans. Il faut savoir que les aides obtenues ne couvrent généralement pas la totalité des besoins d’aides techniques visuelles.

Les délais de remboursement

Quant aux délais, il faut savoir qu’entre le dépôt du dossier et l’acceptation du dossier de handicap visuel, il peut s’écouler 3 mois à 2 ans selon les départements. Et il est d’ailleurs fortement déconseillé d’acheter du matériel de basse vision avant l’obtention de l’aide. Il faut d’abord fournir les devis et attendre l’accord de l’organisme. Si la personne fait des acquisition, même de petits matériels, avant le passage en commission, il ne pourra pas y avoir d’aides financières.

Comment trouver l’adresse des MDPH ?

La MDPH à contacter est celle de votre département. Les MDPH peuvent avoir des particularités en fonction de votre région ou de votre département.

La liste des MDPH est disponible sur le site handicap.fr

L’assurance maladie, une alternative pour l’achat des aides techniques visuelles

Si les aides financières pour malvoyants nécessaires sont inscrites sur la LPPR (Liste des Produits et Prestations Remboursables), l’assurance maladie peut prendre en charge une partie de votre achat dans le cadre de la prestation de compensation.  Pour cela, il faut faire une demande d’entente préalable à votre caisse de Sécurité sociale. Cette demande doit contenir une ordonnance, et les devis afférents au matériel. Les produits ne figurant pas dans cette liste ne peuvent pas être pris en charge par la prestation de compensation.

Le taux de remboursement du matériel de basse vision varie en fonction des produits. Le remboursement par la caisse d’assurance maladie correspond à une somme forfaitaire.

La recherche de financement auprès de la MDPH ne sera nécessaire que si le matériel est plus onéreux que le remboursement ou si l’aide technique n’est pas inscrite sur la LPPR.

Pour la partie non prise en charge, vous pouvez aussi demander à la Caisse d’Assurance Maladie des prestations supplémentaires ou des aides financières individuelles.

Les autres aides possibles

S’il reste une part non prise couverte par les aides précédentes, il est possible de s’adresser à ces organismes :
– CAF au titre de l’Aide financière individuelle,
– Caisse de retraite complémentaire qui peut agir selon certaines conditions de ressources, coûts, situation…,
– Mutuelle. Certains contrats comprennent l’aide à l’acquisition de ce type de dispositif.
– Services sociaux de la mairie de résidence. Le montant de ces aides peut varier selon les communes.

Les associations de malvoyants

Les associations pour personnes déficientes visuelles jouent un rôle essentiel dans l’orientation et l’information sur toutes les aides financières pour malvoyants existantes. Elles offrent aussi pour certaines, des formations gratuites, l’accès à des activités et à certains loisirs en groupes, et parfois même à certains financements (séjours de vacances par exemple).

N’hésitez donc pas à rentrer en contact avec une association de malvoyants proche de chez vous.

Pour conclure

Obtenir des aides financières lorsque l’on est malvoyant n’est pas chose facile. Certains l’appel le parcours du combattant. Nous ne pouvons que vous recommander d’oser demander (sinon vous n’aurez rien), et surtout de persévérez.

CFLOU reste à votre disposition pour la réalisation de vos devis nécessaires à l’obtention de ces aides.

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